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12 juin 2018

Le sud-est face au défi du vieillissement : cap ou PACA(p) ?

Terre d’exil des jeunes retraités, la région PACA est aussi celle des Ehpad commerciaux, qui représentent 53% de l’offre régionale. Sans surprise, cette prévalence se vérifie particulièrement sur les 3 départements littoraux : les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et, dans une moindre mesure, le Var, puisque le privé lucratif y représente respectivement 65%, 61% et 52% de l’offre. Mais sur ce sujet, la région révèle d’importantes disparités puisqu’à l’inverse, le département des Hautes-Alpes recense une offre majoritairement publique (52%), suivi du privé lucratif (36%) et loin derrière le privé commercial (12%).




quelques acteurs clés Sur le terrain

UN NIÇOIS BIENTÔT À LA TÊTE DE LA SFGG

Son physique avantageux le ferait presque passer pour le Dr House de PACA. Chef du service de gériatrie du CHU de Nice, le Pr Olivier Guérin, 45 ans, est aussi maire-adjoint de Nice en charge de la Santé et 1er vice-président de France Silver Eco. Mais surtout, ce gériatre en vue, proche de Christian Estrosi, respecté par ses pairs, deviendra à l’automne prochain le futur président de la Société Française de Gériatrie et de Gérontologie (SFGG).

 

 

UN PRÉSIDENT MARSEILLAIS

Jean-Alain Margarit ou l’histoire improbable du propriétaire d’un Ehpad indépendant de Marseille qui devient le grand patron des Ehpad privés de France. C’est en 2009 en effet que Jean-Alain Margarit, propriétaire des Maisons de Marie dans le 13ème arrondissement de Marseille a été élu président du Synerpa. On le voyait comme un président de transition : 10 ans après, il en est à son troisième mandat consécutif, réélu à chaque fois à l’unanimité par les géants privés du secteur. Le Synerpa possède par ailleurs une antenne non loin de là, vers le quartier de la Pointe-Rouge.


 

3 questions à Dominique Gauthier
directrice de l’offre médico-sociale de l’ARS PACA

La région PACA regroupe des départements aux profils très différents, tant en termes de demande que d’offre. Comment l’ARS « gère » cette diversité ou parvient à décliner une politique régionale ?

Il est vrai que la région présente des atypies entre les 6 départements en termes de vieillissement mais aussi en fonction de l’offre, qu’elle soit privée, publique ou associative. Mais cette photographie d’un territoire contrasté avec des offreurs de statuts différents n’impacte pas la politique qu’on veut mener. L’ARS travaille par mode d’appels à projets.

Dans ces derniers, l’élément principal qui doit pour nous ressortir est l’accessibilité financière. Nous sommes très attentifs aux propositions qui sont faites d’avoir des prix de journée compatibles avec les ressources des personnes : la région PACA est un territoire hétérogène où vivent des personnes financièrement précaires.

Quels sont les objectifs prioritaires fixés en direction des Ehpad pour les 2/3 ans à venir ?

Le premier objectif est de renforcer la présence du personnel soignant au vu de l’accroissement du niveau de dépendance et du besoin en soins. Les personnes âgées d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier et cela nécessite une adaptation des métiers en conséquence. L’ARS l’accompagne via des moyens supplémentaires dédiés à la formation continue. Il convient d’être plus exigeants sur ce qu’on doit apporter aux personnes âges, mais aussi de donner au personnel formé une vision juste de l’importance de leur travail, trop dévalué et insuffisamment reconnu. Il y a bien entendu la question de l’attractivité salarial mais nous pensons que la formation est la clé de voûte de l’évolution des établissements et de leurs modalités de prise en charge.

À plus long terme, tout le monde parle de l’Ehpad de demain. Comment se dessine-t-il sur votre région ? Avez-vous lancé des expérimentations pour en tester certaines modalités ?

Je ne crois pas qu’il y ait aujourd’hui un format défini de ce que sera l’Ehpad de demain. Le niveau national regarde ce qui remonte des régions, qui ont d’ailleurs chacune leurs spécificités à un niveau infradépartemental. Mais l’Ehpad de demain ne doit pas se résumer à une disparition de ses murs ou de ses lits. L’Ehpad existe et nous avons besoin de sa structure. En revanche, il doit pouvoir proposer d’autres modalités, faire autre chose, autrement, en fonction des problématiques territoriales.

Actuellement en PACA, l’objectif est de sécuriser le périmètre de prise en charge nocturne. Ainsi, nous avons lancé en 2017 plusieurs expérimentations. La première porte sur les astreintes mutualisées d’IDE de nuit afin d’éviter les points de rupture dans la prise en charge du parcours des résidents. En effet, la durée moyenne d’attente d’une personne âgée de plus de 75 ans aux urgences en PACA est de 6h05 contre 3h pour l’ensemble de la population. Nous avons aussi mis en place un PASA de nuit et un SSIAD, de nuit également. En outre, un projet de cahier des charges d’Ehpad hors les murs est en cours d’élaboration.

 


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